Jusqu’au XVIIIe siècle, dans la plupart des pays viticoles européens, les parcelles de vignes étaient closes de murs puisqu’elles étaient la propriété ou la location d’abbayes dont les moines étaient les principaux viticulteurs. Les terres appartenaient en règle générale à l’aristocratie régnante. Les vignobles étaient donc majoritairement regroupés en clos, en aires emmurées ou bornées, mitoyennes ou éloignées de la demeure principale, afin de délimiter un bien propriétaire. Paradoxalement, les régions qui présentaient peu d’enclos parce que relativement vastes, vont se métamorphoser en casse-têtes (Bourgogne, Alsace, Castille, Piémont) et celles qui apparaissaient déjà découpées vont ouvrir leurs surfaces (Rhône, Aquitaine, Toscane, Catalogne, Vénétie) en raison des bouleversements des sociétés. Si la notion de clos est historiquement réelle et utilisée dans la législation contemporaine des vins de Bourgogne, est-elle pertinente en Champagne ?

En ce qui concerne le nord de l’Europe viticole, ce sont les vicissitudes des révolutions sociales et notamment la redistribution des terres aux paysans à la fin du XVIIIe siècle qui entrainent ces derniers à protéger leurs dus, c’est à dire à clôturer ce que l’état leur a rendu (Bourgogne, Loire, Champagne, Moselle). Toutefois, les affres des conflits militaires qui suivent les révolutions citoyennes entraînent la destruction de la plupart des enceintes dans les campagnes : les batailles sous le Premier Empire effacent la plupart des délimitations.

En Champagne, banquiers et marchands développent et proposent aux vignerons un système communautaire de distribution du raisin. Les clos se perdent parmi les 60 000 ha de vignes que comptent alors la région et leurs raisins complètent anonymement les différentes sources d’approvisionnement. Exsangue après le conflit franco-germanique de 1870, la crise phylloxérique, puis la Grande Guerre, la terre champenoise se reconstruit autour de ses villages érigés en crus et de son système de solidarité entre les négociants et les viticulteurs avant que n’éclate la Seconde Guerre mondiale. Couloir d’invasion habituel, la Champagne est rapidement conquise par l’envahisseur allemand avec qui elle a appris à composer. En devenant son pourvoyeur de vins pétillants, elle va s’épargner certaines exactions et surtout, elle va sauver ce qui l’a toujours nourri, sa craie et ses vignes.

Les années 1950 sont moins douloureuses que les années 1920. La reconstruction est plus pragmatique que morale, car le système champenois existe déjà. Les trente glorieuses vont asseoir son efficacité et confirmer son système de commercialisation qui passe par l’image et l’identification à un style de vie, une façon d’être et de paraître. On n’achète pas du champagne, on achète une marque parce que sa publicité nous a séduit. La force des marques de Champagne est d’avoir toujours été dans les tendances culinaires, ludiques et sportives du moment, quelles que soient les époques.

Vin de luxe autrefois confidentiel et dédié à une élite, il a su devenir abondant et populaire tout en gardant son rang de somptuosité. Ainsi ont dues être créées des cuvées particulières, pas meilleures que celles dites de prestige, seulement différentes, mais commercialisées au même niveau pour satisfaire le goût de l’unicité, du rare et de l’exception de certains amateurs.

La commercialisation du champagne est reconnue pour être étudiée, soignée, stratégique, elle passe par une communication habile qui coûte très cher aux maisons. Pour défendre la notion de clos en Champagne, contradictoire à la notion intrinsèque de ce vin qui prône l’assemblage de millésimes, de crus et de cépages, une marque de champagne doit se montrer prudente, sincère et logique. On ne décrète pas non plus la commercialisation d’un clos comme cela.

Le clos doit exister et figurer historiquement sur les registres parcellaires pour obtenir l’accord de l’Inao (Institut national des appellations d’origines). Comme la tendance est aux cuvées de clos en Champagne depuis l’avènement du 3e millénaire, de nouvelles bouteilles apparaissent sur le marché. Pourtant, certaines maisons ou certains récoltants possèdent une parcelle clôturée depuis des décennies qu’ils auraient pu exploiter de façon exclusive. Les vicissitudes commerciales des marchés traditionnels, l’apparition de nouveaux marchés – notamment est-européens et asiatiques – et surtout, l’engouement toujours plus grand de la part de consommateurs riches, pour des flacons rares, numérotés et dispendieux ont engendré le «clôturage» en Champagne.

Certaines cuvées de clos, rares et chères, sont devenus mythiques dans le commerce du champagne des grandes marques. La tendance étant aux séries limitées et au prestigieux, il était logique que parmi ces dernières, certaines se lancent dans l’aventure des flacons numérotés. Des cuvées provenant d’un clos recréé sont donc nées au cours des dernières années. Du marketing pur qui défend une authenticité relative, toutefois acceptable quand le vin est bon. Aussi, de modestes maisons familiales qui ne peuvent s’imposer comme les grandes marques élaborent des cuvées de clos depuis des décennies. Leur commercialisation est moins médiatique, l’étalage de superlatifs est moindre, cependant, elles sont aussi exemplaires.

31 clos sont répertoriés au niveau cadastral dans la région, toutefois seulement 29 champagnes de Clos sont aujourd’hui commercialisés, 15 appartiennent à des maisons de Champagne. Les voici présentés dans le détail.

Clos des Goisses – Champagne Philipponnat

La première maison qui a décidé de vinifier le raisin d’une seule parcelle délimitée, sans spéculer au niveau du marketing, fut la maison Philipponnat. En 1935, le grand oncle de Charles Philipponnat acheta 6 hectares de vignes d’un seul tenant clôturé (5,83 ha), à la sortie du village de Mareuil sur Aÿ. Cet achat n’était pas motivé par les murs qui encadraient les rangs de vignes, mais par l’exposition et l’inclinaison extraordinaires de ces derniers. Exposé plein sud, face au canal de la Marne et à la réverbération de ses eaux, ce clos a la particularité d’être sur une pente oscillante de 30 à 45 %! Il est d’ailleurs appelé Clos des Goisses (gois = pénible en vieux champenois) parce qu’il est dangereux d’y travailler en temps de taille et de vendanges puisque les pluies fréquentes en Champagne, en font un vrai toboggan naturel. L’encépagement est constitué de 70 % de pinot noir et 30 % de chardonnay. Ils donnent un vin toujours millésimé si les qualités du cycle végétatif et la récolte sont jugées favorables pour concevoir la cuvée Clos des Goisses. Dans le cas contraire, le moût de ces vignes intègre les autres cuvées de la maison Philipponnat. Opulente, parfumée, torréfiée, la cuvée du Clos des Goisses est généralement mise en marché une dizaine d’années après la vendange. Selon les caractéristiques des millésimes déclarés, elle donne entre 10 000 et 40 000 bouteilles, toujours numérotées et précisées de la date du dégorgement.

Au milieu des années 2000 est née la cuvée Les Cintres (réunion des raisins des parcelles Les Grands Cintres et Les Petits Cintres), un champagne lié à l’idée d’une trilogie parcellaire avec Le Léon (parcelle 100% pinot noir située entre Aÿ et Dizy) et La Rémissionne (parcelle 100% pinot noir qui jouxte Le clos des Goisses). Les Cintres est tirée d’une sélection parcellaire située au coeur du clos et qui a la particularité d’être plus ensoleillée. 100 % pinot noir, elle a été déclarée sur les millésimes 2006, 2008, 2009 et 2010. La fermentation malolactique est absente, le vin fermente en fût de chêne et le dosage est celui d’un extra-brut. Confidentiel, ce flacon est généralement vendu le double du prix du Clos des Goisses traditionnel.

En 2009 a été lancée le Clos des Goisses Juste Rosé 1999, un champagne rosé extra-brut avec 5% à 8% de pinot noir tranquille selon les millésimes, bien entendu issu du clos.

Vieilles Vignes Françaises – Champagne Bollinger (3 clos assemblés, toutefois cuvée non considérée comme « Clos »)

L’autre grande maison de Champagne dont l’une des cuvées est sans doute la plus rare et la plus chère de Champagne, issue non pas d’un seul clos, mais de trois clos, est la cuvée Vieilles Vignes Françaises (une moyenne de 2000 flacons selon les millésimes déclarés). Les « Chaudes Terres », le « Clos Saint-Jacques » et la « Croix Rouge » constituent ces 3 parcelles clôturées formant à peine 60 ares dont la particularité est d’offrir seulement du pinot noir non greffé d’une terre pré-phylloxérique qui se reproduit en «foule» par marcottage. Ces parcelles ont été achetées par les aïeux de Ghislain de Montgolfier en 1758. Elles sont travaillées manuellement, comme autrefois, avec les outils d’antan ! Cet artisanat se prolonge à la vinification et à l’élevage: la première fermentation du moût se fait en fûts de chêne, la seconde fermentation est évidemment en bouteilles, mais bouchées avec du liège et non par des capsules-couronnes métalliques. Le vin dort en moyenne 6 ans en cave, puis il est dégorgé à la volée avant d’être recouché pendant 3 mois. Cette cuvée a été créée en 1971, elle n’est vendue qu’à l’unité et même les enfants de Ghislain de Montgolfier, dit-on, n’en ont jamais bu ! Riche, puissant, solide, ce vin respecte le style Bollinger qu’on trouve dans les autres cuvées de la maison.

Notez que depuis 2004, les vignes de la « Croix rouge » ne servent plus ce nectar, car elles ont été finalement arrachées, puisque gagnées par le maudit puceron !

Clos du Moulin – Champagne Cattier

Situé au sommet d’une colline de la montagne de Reims, près du village Sillery (dont le prêtre quitta la Champagne pour le Québec au 17ème siècle afin de construire le village éponyme, voisine de la capitale provinciale), le Clos du Moulin est finalement le seul champagne issu d’un vieux clos qui respecte la tradition des assemblages champenois puisqu’il s’agit d’un assemblage de millésimes pouvant varier selon la qualité des moûts annuels, issus à part égale de chardonnay et de pinot noir. L’histoire de ce clos ressemble aussi à l’histoire du vin de champagne effervescent. En effet, avant que le champagne ne pétille, ce clos appartenait à un aristocrate, officier du roi Louis XV, Allart de Maisonneuve, qui en tirait du vin tranquille avec les cépages autochtones d’alors, plantés en foule. Cette parcelle clôturée s’appelait alors « clos Allart ». Il fallut attendre la Révolution Française et la redistribution des terres aux paysans pour qu’on lui donne son nom actuel à cause d’un moulin de bois qui la surplombait. Ce dernier fut détruit par un incendie. Un moulin en pierre le remplaça, mais celui-ci ne survécut pas non plus aux deux conflits mondiaux du XXe siècle.

Jean Cattier acquit le clos en 1951. Il élabora dès l’année suivante une production confidentielle de champagne issu des 2,2 hectares de ces vignes clôturées, classées Premier Cru. Respectant la tradition, la famille Cattier entreprend le pressurage sur un vieux pressoir dont on ne récupère que la cuvée, c’est à dire les premiers 2050 litres de moût. Il est fermenté ensuite dans des petites cuves émaillées, puis il subit une fermentation malolactique. Après la prise de mousse, le vin est conservé sur lie pendant au moins 8 ans dans les caves avant d’être dégorgé et dosé à 6 grammes par litre. Environ 10 000 bouteilles sont commercialisées.

Clos du Mesnil / Clos d’Ambonnay – Champagne Krug

Curieusement, le clos le plus connu dans l’univers des cuvées de Champagne est l’un des plus jeunes, du moins le vin qui en est issu, puisque le Clos du Mesnil, situé au coeur du village éponyme de la Côte des Blancs est répertorié depuis 1698. Il appartenait alors, comme souvent, à une abbaye bénédictine, puis il passa aux mains de différents paysans vignerons dont le dernier fut Jules Tarin. Celui-ci vendait ses raisins de chardonnay du Clos Tarin à Aimé Salon pour l’autre célèbre cuvée du même village, la cuvée S de Salon. Le Clos a été acheté en 1971 par la famille Krug. Il prît alors le nom du village dont le terroir offre un minéralité et une pureté d’exception, propre à lui-même et non pas, parce que les rangs de vignes sont emmurés. Le Clos du Mesnil est une parcelle de 85 ares (0,85 hectares) plantée uniquement de chardonnay qui donne une cuvée toujours millésimée Blanc de Blancs dont la première bouteille fut tirée du millésime 1979.

Même Rémy Krug a reconnu que le Clos du Mesnil est une « contradiction dogmatique ». La maison Krug est reconnue pour sa cuvée unique « standard » nommée Grande Cuvée, comparable à maintes cuvées de prestige. Elle présente près de 50 vins différents issus des 3 cépages traditionnels champenois d’une vingtaine de crus et d’au moins 6 millésimes assemblés. N’est-ce donc pas paradoxal du style Krug que d’élaborer une cuvée avec un seul cépage, d’un seul tenant, d’une seule récolte, qui donne en moyenne 10 000 bouteilles. Seuls les chanceux qui dégusteront ce vin rare et cher auront une réponse qui peut, malgré tout, être précédée de celle de Rémy Krug : « dans la symphonie de nos vins, nous avons décidé de composer un concerto ».

Au milieu des années 2000, Krug a lancé un flacon plus rare que n’importe quel autre : le Clos d’Ambonnay 1995. Premier millésime Blanc de Noirs, issu de pinot noir donc, d’une parcelle de 0,68 ha du village éponyme ! 4000 bouteilles seulement pour la bagatelle de 2500 euros chacune ! Et bien sûr, on se les arrache ! Quelques semaines après sa mise sur le marché, une vente aux enchères caritative a eu lieu à Las Vegas et une bouteille du Clos d’Ambonnay s’est vendue 4400 dollars en 2010. Cela fait, en gros, 500 dollars le verre !

Clos Cazals – Champagne Claude Cazals

Moins imposante, moins médiatique, mais tout aussi remarquable, la petite maison familiale Cazals installée au Mesnil-sur Oger depuis 1897, dispose de 3,7 hectares de vignes clôturées à Oger, le village voisin. Les murs entouraient déjà cette surface particulièrement ensoleillée au point où le raisin de chardonnay qui y fut planté dans les années 1950 offre toujours une sucrosité supérieure à celui planté à l’extérieur de l’enceinte. Jusqu’au décès de Claude Cazals survenu en 1996, ce chardonnay emmuré servait les assemblages des différentes cuvées de la maison. En la reprenant, Delphine Cazals décide de créer un nouveau vin, aidé par Laurent Fresnet (chef de caves chez Mumm depuis 2019, après 13 années chez Henriot). 2000 bouteilles furent tirées du premier millésime 1995 du Clos Cazals. Ce chiffre a doublé depuis, selon les récoltes déclarées. Une nouvelle cuvée, La chapelle du Clos, issue d’une sélection de vignes du Clos Cazals a vu le jour en 2014.

Clos Saint-Hilaire – Champagne Billecart-Salmon

Situé au centre de la commune de Mareuil-sur-Ay, derrière la propriété principale de la famille Billecart-Salmon, c’est un seul précieux hectare de pinot noir, planté en 1964, qui est récolté à raison de 10 000 kg par hectare, cet hectare !
 Travaillé dans la plus pure tradition champenoise, le vin issu est élevé dans des fûts bourguignons pour devenir le Clos Saint-Hilaire, en l’honneur du saint-patron de Mareuil-sur-Aÿ. François-Roland Billecart est à l’origine de cette cuvée de prestige qui a vu le jour en 2003 sur le millésime 1995. Depuis, l’exceptionnel millésime 1996 a été commercialisé. En moyenne, 5500 bouteilles numérotées sont vendues 250 euros chacune.

Clos des Bouveries – Champagne Duval-Leroy

D’abord lancé dans la gamme Authentis de la maison Duval-Leroy, le Clos des Bouveries est aujourd’hui une cuvée à part entière. Née du désir de Carol Duval-Leroy d’offrir des champagnes particuliers, des champagnes de terroir, du terroir champenois si complexe pouvant s’adapter à la gastronomie, 3 vins cohabitent dans le même esprit : deux champagnes de crus, c’est à dire de villages, le Cumières et le Trépail, et un champagne de clos, le Clos des Bouveries : un Blanc de Blancs issu de 3,53 hectares clôturés du village de Vertus, dans la Côte des Blancs.
 Sur une production de 5 millions de bouteilles pour l’ensemble des champagnes Duval-Leroy, le Clos des Bouveries représente 30 000 à 40 000 cols par an.

Les Clos Pompadour – Champagne Pommery

Provenant des clos murés (25 hectares de vignes plantées depuis le début du siècle dernier) qui entourent le domaine et le parc de la maison Pommery, la cuvée des Clos Pompadour est née en 2012, soit 10 années après que Thierry Gasco, chef de cave de la maison ait soumis l’idée à son patron Paul-François Vranken. 75 % de chardonnay, 20 % de pinot noir et 5 % de pinot meunier complètent ce vin, proportionnellement aux raisins qu’on trouve dans les clos. Non millésimée, cette première cuvée qui n’existe qu’en magnum (3000 flacons), provient tout de même de la vendange 2002, elle a été dégorgée en 2010 pour une commercialisation fin 2011. Le 2003 a également été sélectionné pour Les Clos Pompadour.
L’origine de son nom ? Peut-être parce que la célèbre marquise aurait dit : « Le champagne est le seul vin qui laisse la femme belle après boire. »

Clos Lanson – Champagne Lanson

Clos Lanson 2006

À Reims même, derrière le siège social de la maison Lanson, rue Courlancy, un hectare de chardonnay a donné quelques 8000 bouteilles du Clos Lanson pour le premier millésime 2006. Le vin a été partiellement élevé dans des fûts de chêne de la forêt d’Argonne, elle aussi de plus en plus à la mode. Cliquez ICI pour avoir le commentaire du vin.

D’autres clos, moins connus…

Clos des Chaulins – Champagne Médot à Pargny-les Reims.

Parcelle de 68 ares limitée par une haie depuis 1927, plantée de 55 % de pinot noir, de 10 % de chardonnay et de 35% de pinot meunier au centre du village de Parny-les-Reims dans le massif de St Thierry. Chaulins vient du verbe chauler qui signifié autrefois « améliorer à la chaux ». Ce champagne n’était pas millésimé et n’est plus commercialisé. La marque de champagne s’appelant aujourd’hui Lombart & Co, elle commercialise aussi le champagne Médot. (Société Lombard & Médot)

Clos des Champions / Clos de Cumières – Champagne Leclerc Briant à Cumières jusque 2006, aujourd’hui propriété d’un groupe nord-américain, rebaptisé Clos de Cumières. 

Planté de 70 % de pinot noir et de 30 % de chardonnay, ce clos d’un demi hectare travaillé aujourd’hui biologiquement par Hervé Jestin est situé dans le village de Cumières. Il donnait autrefois un vin non millésimé. Lors de l’achat par le groupe Roederer de certaines parcelles de la famille Leclerc-Briant, ce clos n’a pas fait partie de la transaction. Il est revenu au  couple franco-américain, Denise Dupré et Mark Nunnelly qui a confié la direction de la marque LB à Frédéric Zeimett, dès 2010. Le premier millésime 2012 du Clos de Cumières a été lancé en 2017. Le clos des Champions rebaptisé n’existe donc plus en tant que cuvée.

Clos des Trois Clochers – Champagne Leclerc-Briant à Villers-Allemand 

Le dernier né des clos déposé a vu le jour en 2018 avec le millésime 2014, année de son achat… Issue d’1/2 hectare de vignes de chardonnay conduites en biodynamie par Frédéric Zeimett et Hervé Jestin, cette cuvée Brut Zéro a donné autour de 1700 bouteilles.

Clos de l’Abbaye – Champagne Doyard à Vertus 

Les vignes de ce clos existent depuis les années 1950, elles entraient dans les cuvée de la famille Doyard avant d’être exclusivement travaillées pour une cuvée unique de chardonnay (50 ares), depuis 2007.

Clos des Faubourgs de Notre Dame – Champagne Veuve Fourny à Vertus.

1500 bouteilles d’un champagne Blanc de Blancs issu de 25 ares qui sont exploités depuis les années 1980, même si la parcelle est enregistrée depuis plus d’un siècle. Elle tient son nom de l’ancienne abbaye locale construite dit-on, sous l’invocation de Notre-Dame, après l’incendie de 1167 qui ravagea tout le village de Vertus.

Clos Virgile – Champagne Portier à Beaumont-sur-Vesle. 

Situés dans un ancien verger de 24 ares emmurés, 70 % de pinot noir et 30 % de chardonnay donnent en moyenne 1200 bouteilles du Clos Virgile, élaboré par Jean-Louis Portier depuis le millésime 1999.

Clos l’Abbé – Champagne Hubert Soreau à Cramant.

Raisins plantés en 2004 sur une parcelle où trônait autrefois l’abbaye d’Épernay, ils font partie d’un ensemble appartenant à la maison Henriot. Une sélection sert le Clos l’Abbé créé par Hubert Soreau dont les premières bouteilles ont été commercialisées en 2012 (100 % chardonnay toujours millésimé).

Clos Barnaut – Champagne Edmond Barnaut à Bouzy.

Attention, il ne s’agit pas d’une AOC Champagne, mais d’une AOC Coteaux champenois, donc d’un vin tranquille. Issu de pinot noir d’une parcelle de 33 ares, ce vin rosé millésimé élaboré par Philippe Secondé est en quelque sorte la nouvelle concurrente locale de la troisième AOC de Champagne, exclusivement rose, le Rosé des Riceys.

Le petit clos – Champagne Jean Vesselle à Bouzy 

Situé juste devant le siège de l’exploitation familiale de Champagne Jean Vesselle à Bouzy, une parcelle de 8 ares donne autour de 800 bouteilles par an du Petit Clos. Élaborée par Delphine Vesselle depuis 1995, cette cuvée Blanc de Noirs ne subit pas de fermentation malolactique. Son acidité préservée et élevée entraîne un vieillissement durant 9 ans dans trois barriques exclusives. Bien plus abordable que tous les autres « clos » du marché, le Petit Clos se détaille à 60 euros (100 $) !

Clos du Château de Bligny – Champagne G.H Martel 

Propriété du Champagne G.H Martel (famille Rapeneau) dans la Côte des Bar, il s’agit d’une immense parcelle d’environ 1 hectare composée des 6 cépages autorisés en Champagne. Le domaine fondé au 18ème siècle, appartenait autrefois au marquis de Dampierre. À noter que c’est un champagne de « château », notion quasi absente en Champagne depuis un siècle.

Clos Sainte-Sophie – Champagne Lassaigne à Montgueux 

Le Clos Sainte Sophie à Montgueux , une parcelle de 1,2 hectares entourée d’une haie vive, est travaillé par la famille  Lassaigne depuis le millésime 2010. Ce champagne est une cuvée de vieilles vignes de Chardonnay (plantées entre 1968 et 1975) et conjointement créé avec le propriétaire de ce clos, Monsieur Valton, petit-fils du fondateur de l’entreprise Petit Bateau. La première cuvée issue du millésime 2010 a été lancée en juin 2017.

Une anecdote ? Les premières vignes plantées au Japon au pied du Mont Fuji en 1877 proviennent du Clos Sainte Sophie. Cliquez ici pour une explication en vidéo !

Clos des Monnaies – Champagne Goutorbe-Bouillot à Damery

Co-propriétaires avec le champagne Eric Lemaire d’une parcelle de vigne dans un enclos au sein du village de Damery, la famille Papleux a décidé en 2010 de la vinifier  séparément pour créer un nouveau « Clos » en champagne. C’est une parcelle de 28 ares qui a été plantée par l’arrière grand-père de Bastien Papleux, Jules Goutorbe, en 1930. A l’époque 100% meunier, elle a résisté en partie à l’hiver 1985, mais un tiers à été détruit par la gelée. Elle a donc été replantée d’environ 10 ares supplémentaires de chardonnay en 1986. Située sur une ancienne fabrique de monnaies romaines de l’époque des Trente Tyrans (269 après J-C), le nom donné à la cuvée était tout indiqué.

Une anecdote ? Les historiens sont encore partagés sur l’époque de la fabrique des monnaies: certains y voient un atelier clandestin sous le règne des empereurs Constant et Constance (autour de 340 ap J-C) et d’autres fixent cet atelier à l’époque des Trente Tyrans!

Cuvée vinifiée en fûts, sans fermentation malolactique, sans collage et sans passage au froid, le premier millésime lancé en 2016 était un 2010.

Clos Mandois – Champagne Mandois à Pierry

Une parcelle de 1,5 hectare de pinot meunier qui existe depuis les années 1950 et dont la demeure – un ancien relais de poste – qui est au coeur des vignes, date de… Louis XIV !! La cuvée est millésimée, très peu dosée (5gr), elle reste sur lattes une dizaine d’années.

Le Clos (Clos de Bouzy) – Champagne André Clouet à Bouzy

Les familles Clouet sont incontournables sur le grand cru de Bouzy depuis depuis Louis XIV ! Toutefois, cette cuvée de clos est celle de Jean-François Sainz-Clouet du champagne André Clouet. C’est un Blanc de Noirs qui est commercialisé depuis 2018 (premier millésime 2006).

Clos Rocher – Champagne Gremillet à Balnot 

Lancé en 2017 par la famille Gremillet (Jean-Michel et Anne, accompagnés de leur enfants) sur le millésime 2013, le clos Rocher est un 100 % pinot noir de l’Aube, issu de 1,4 hectares de vignes plantées à Balnot-sur-Laignes qui ont donné 2500 bouteilles.

Clos A. Doré – Champagne Monmarthe à Ludes 

À peine 2000 bouteilles sont issues de cette parcelle de 55 ares de chardonnay qu’élabore la famille Monmarthe. La parcelle était plantée de pommiers dans les années 1970, puis elle a été convertie en vignoble et a servie de laboratoire pépiniériste à l’INRA et au CIVC dans les années 1980.

Clos des Plants de Chênes – Champagne José Michel à Moussy

Cuvée qui n’existe plus, ses raisins alimentent aujourd’hui celles du Champagne José Michel, propriétaire de la parcelle.

Clos des Belvals – Champagne Person à Vertus 

Le premier millésime fut le 2006. Ce clos de 1,2 hectare, très récent, est géré par Dominique Person qui guide ses vignes de chardonnay cinquantenaire en biodynamie. Travaillée à la Bourguignonne, cette cuvée par ses saveurs, rappelle les grands Chablis.

Clos Jarot – Champagne Nowack à Vandières 

Frédéric Nowack a donné le nom de l’ancien propriétaire d’une parcelle de chardonnay à cette cuvée de Clos, attendue et toujours sur lattes. Elle devrait être commercialisée vers 2022.

Clos Jacquin – Champagne Pierre Callot & Fils à Avize 

Sans doute la cuvée de clos la plus méconnue, toutefois la plus épurée dans les saveurs, grâce à du chardonnay d’une cinquantaine d’année du Grand Cru d’Avize. D’abord millésimé lorsque lancé il y a 20 ans, ce champagne est aujourd’hui un Brut sans Année, ce qui lui donne une rondeur appréciable grâce aux vins de réserve.

Clos des Bergeronneau à Ville-Dommange 

Autour de 7000 bouteilles grâce aux 2,1 hectares de pinot meunier (et de pinot noir qui n’entre pas dans la cuvée) que soignent Véronique et Florent Bergeronneau-Marion.

Clos Bourmault – Champagne Christian Bourmault à Avize 

Christian Bourmault exploite 6 hectares de vignes, dont 4 de chardonnay sur Avize et Cuis, et 2 de pinot noir dans la vallée de la Marne. Tirée sur liège, le Clos Bourmault est une cuvée de chardonnay Brut Grand Cru d’Avize, conduit en culture  biologique.

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